THIEN NGUYEN

THIEN EST UN ÉVALUATEUR DE PARFUMS À PARIS. CLIENT DE COLTESSE DEVENU AMI DE LA MARQUE, IL NOUS REND VISITE À LA CASERNE OÙ NOUS SOMMES INSTALLÉS.

COMMENT ALLEZ VOUS ? POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER ?

Très bien, merci ! Je suis ce que l'on appelle un évaluateur en parfumerie. Avec l'aide de parfumeurs, je suis en charge du développement olfactif de plusieurs marques de parfums au sein d'un grand groupe.

J'ai vécu à Nice pendant 21 ans, avant de venir à Paris pour mon Master de Parfumerie à l'ISIPCA et de travailler ensuite.


POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS SUR VOTRE ART ?

C'est un grand débat mais je considère le parfum comme un artisanat plutôt qu'un art. Aujourd'hui il existe principalement pour sa fonction de parfumage, nous voulons sentir bon. Mais le parfum en lui-même n'est pas le principal facteur d'achat, qui est avant tout l'image qu'il renvoie. Qui n'envie pas la liberté de Johnny Depp ou de Julia Roberts ? Cependant, sa longévité dans le temps et le réachat par les consommateurs seront les témoins du succès du parfum.

L'ODORAT EST PEUT-ÊTRE ENCORE PLUS SUBJECTIF QUE LES AUTRES. COMMENT APPRIVOISER CE PARAMÈTRE ?

Par son mécanisme, l'odeur est étroitement liée aux émotions et à la mémoire. Elle est culturelle et donc subjective même si nous apprenons au cours de nos études à décomposer et à décrire les odeurs de manière objective afin d'avoir une base commune de discussion. J'aime les lys parce que ma mère les ramenait à la maison chaque fois qu'ils étaient de saison, l'odeur des cigarettes froides ne me dérange pas tellement parce que mon père fume, elle m'est familière. Les fruits asiatiques, par exemple, me sont familiers, mais pas les fruits sud-américains. Dans mon travail, l'important est de rester ouvert, de toujours apprendre et découvrir de nouvelles choses, de nouvelles odeurs, de nouvelles combinaisons, de ne pas rester dans sa zone de confort. Rien n'est jamais acquis.


CURIEUX D'ENTENDRE VOS SOURCES D'INSPIRATION...

J'aime la contre-culture, l'avant-garde, qui remet en question tout ce qui nous entoure, qui essaie d'aller plus loin. J'aime Rick Owens pour son brutalisme, Ann Demeulemesteer pour son côté gothique et bohème, Undercover pour la culture jeune.

De manière un peu cliché, le Japon m'inspire beaucoup. La dévotion et le dévouement dans tout ce qu'ils font sont fascinants.

De plus, j'ai vu Matrix quand j'avais 5 ans et toute mon esthétique tourne autour de ce film.

AVANT DE DEVENIR UN AMI PROCHE DE COLTESSE, VOUS ÉTIEZ DÉJÀ UN CLIENT ET VOUS ÊTES VENU AVEC UNE COMMANDE SPÉCIALE : UNE VERSION LONGUE D'UN MANTEAU FENTÉ NOIR. CETTE VERSION LONGUE A ÉTÉ LE DÉBUT DE L'ACTUEL FENTEÉ 125. LE SERVICE APRÈS VENTE, COMMENT EST VOTRE MANTEAU 2 ANS PLUS TARD ?

Très bien, il s'est assoupli avec le temps, ce qui le rend encore plus confortable tout en conservant sa structure. Je suis vraiment heureux que nous ayons réalisé ce projet ensemble.

QUELLE EST VOTRE RELATION AVEC LE VÊTEMENT ?

Le vêtement est pour moi une extension de ma personnalité, j'essaie de montrer une partie de moi à travers lui. J'essaie de montrer mes goûts, mes inspirations, mes valeurs. Il m'aide à représenter qui je suis et qui j'aimerais être.

Dans tout ce que je fais, j'essaie d'être le plus honnête possible avec moi-même et mon système de valeurs. Je consomme forcément trop quand j'achète un vêtement, alors autant essayer d'être le plus vertueux possible. C'est aussi ce que j'aime chez Coltesse, le circuit court, la production MiF, la proximité.


DES PROJETS EN COURS OU À VENIR DONT VOUS AIMERIEZ NOUS PARLER ?

J'aimerais avoir ma propre marque de bougies un jour !


SI VOUS DEVIEZ AJOUTER UNE CHANSON À NOTRE PLAYLIST DU MOIS ?

Avant qu'il n'y ait le monde de Feu ! Chatterton


Un mantra pour finir ?

"Ne croyez pas au battage médiatique" - Alex Turner



Thien porte son manteau Fenté 125, son tee-shirt Ladder noir et son One pleat.

Crédits photos : Enzo Lefort

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